Initiative
Blood & Beyond est une initiative de Celgene, qui fait partie de Bristol Myers Squibb (BMS). Le projet part de l’expérience des patients, est complété par les idées de nombreux experts en hématologie, gestion du sang, soins infirmiers, économie de la santé et gestion hospitalière. Cette initiative a maintenant été développée en Belgique et vise à sensibiliser à l’impact de la transfusion sanguine sur les patients, les réseaux de soutien, les systèmes de santé et la société en général; avec pour objectif principal d’aider à promouvoir des politiques et des pratiques qui améliorent les résultats des patients grâce à une optimalisation de la gestion du sang et en soutenant l’innovation dans toute l’Europe.
Le mercredi 24 mars 2021 a eu lieu l’événement multipartite « Blood and Beyond – Rethinking blood use », auquel ont participé des experts en hématologie, des patients, des associations professionnelles médicales, des professionnels des soins de santé et des décideurs politiques belges. Jana Vanden Broeck (coordinatrice du projet BeQuinT – SPF Santé publique) et Luc Crabbé (patient atteint de MDS) ont participé à l’événement en tant qu’orateurs et le docteur Stef Meers (Hématologie à l’AZ Klina), prof. Dr. Philippe Vandekerckhove (Croix Rouge Flandres) et prof. Philippe Van Wilder (économiste de la santé à l’ULB) en tant que panélistes. La députée fédérale Gitta Vanpeborgh (Vooruit) a conclu l’événement avec quelques recommandations politiques.
Lors de cet événement, l’impact des transfusions sanguines sur les patients et leur qualité de vie, le système de soins de santé et la société, ainsi que les solutions pour sécuriser et optimiser l’approvisionnement en sang en Belgique ont été discutés. En outre, les thèmes de la diminution de la dépendance aux transfusions et de l’innovation ont également été abordés. L’objectif de cet événement était double : apporter des suggestions et solutions pour une meilleure gestion du sang en matière de transfusion d’un côté et de l’autre, formuler des recommandations politiques visant à réduire l’impact de la transfusion sanguine sur le patient, le système de santé et la société.
Patient Blood Management
Patient Blood Management (PBM) – la gestion du sang du patient – est un facteur important pour une gestion optimale du sang. Au niveau national, la plateforme Belgian Quality in Transfusion (BeQuinT) du SPF Santé publique y contribue. La mission de BeQuinT est de soutenir les hôpitaux belges dans leur politique de transfusion et d’hémovigilance et de ce fait, aspirer à une utilisation optimale et sûre du sang en Belgique. BeQuinT a, en 2020, conduit une enquête afin de mesurer l’implémentation du PBM et de la promouvoir. D’après cette étude, il s’avère que le PBM est déjà à l’ordre du jour des comités de transfusion (ou des groupes de travail PBM) dans près de ¾ des hôpitaux belges, mais qu’il y a encore une marge d’amélioration possible. Les recommandations de BeQuinT visent à aider les hôpitaux à mettre en œuvre le PBM et à optimiser ainsi les soins aux patients susceptibles de recevoir une transfusion sanguine.
Impact des transfusions sanguines sur les patients
L’expérience du patient est toujours au centre des transfusions sanguines, mais il y a bel et bien un impact du processus de transfusion sanguine sur le patient. Un témoignage nous a laissé comprendre que recevoir une transfusion sanguine peut entraîner quelques complications comme la durée de la procédure, une mauvaise piqûre, des bleus, de la douleur etc. De plus, les transfusions sanguines comportent elles-mêmes certains risques. Les risques infectieux sont en Belgique nuls, mais les complications immunologiques ne sont pas à sous-estimer. Des études ont montré que des politiques de transfusions plus libres dans certains contextes cliniques sont associés à une plus grande mortalité que des politiques plus restrictives.
L’ensemble du groupe d’experts approuve la recommandation de limiter les transfusions sanguines lorsqu’il existe une alternative efficace et rentable, dans l’intérêt du patient. Cependant, il existe des cas où la vie d’un patient est sauvée par une transfusion, et pour lesquels il n’y a pas d’alternative valable.
Le but ultime est d’améliorer l’impact des transfusions sanguines sur la qualité de vie du patient.
Solutions pour optimiser et sécuriser l’approvisionnement en sang en Belgique
L’objectif est d’optimiser la consommation de sang. Le vieillissement et la croissance de la population ne constituent pas actuellement une menace pour l’approvisionnement en sang. Le nombre de transfusions (de globules rouges) est en baisse depuis 1990 de 2 à 3% chaque année, grâce aux avancées des technologies médicales. La pression exercée sur la population pour qu’elle donne son sang diminue donc encore. En Belgique, il n’y a pratiquement jamais de pénurie de produits sanguins pour les patients.
Un orateur a mentionné que certaines alternatives coûtent beaucoup plus cher que le coût du sang (*,1). Le coût des transfusions sanguines pour la collectivité et pour le patient couvre diverses charges qui vont bien au-delà du coût du sang lui-même. L’une des façons d’évaluer le rapport coût-efficacité des transfusions sanguines consiste à effectuer une analyse économique. En ce moment, le remboursement du sang n’est pas évalué de la même manière que le remboursement des médicaments(*,2). L’analyse économique des médicaments et autres technologies doit prendre en compte d’autres critères tels que, entre autres, la qualité de vie ou l’impact sur le patient, mais également les effets et les coûts supportés par l’aidant informel ou les proches qui assistent le patient, l’impact sur le fonctionnement du patient, l’absentéisme éventuel, etc.
(*,1,2) Ce qui précède contient quelques généralités qui seront approfondies par Blood and Beyond et des experts en la matière. Vous pourrez suivre cette étape et les suivantes en consultant le site internet de Blood and Beyond.
Il n’existe pas encore de substituts aux globules rouges, malgré une prédiction datant d’il y a 30 ans disant que cela serait possible. La pratique a montré qu’il est difficile de produire des substituts qui ne sont pas toxiques.
Call to action
Gitta Vanpeborgh (Vooruit) a conclu en déclarant qu’il est évident qu’il y a beaucoup d’intérêt et d’importance pour ce thème, qui est jusqu’à présent sous-exposé. Sur base des informations fournies par les différentes parties prenantes, la Commission pour la santé et l’égalité des chances pourra approfondir cette question. Les solutions discutées seront également soumises au Ministre fédéral de la Santé publique, Frank Vandenbroucke (Vooruit).
Un grand merci à tous les intervenants pour leur contribution durant le webinaire.